19 janvier, 2017
Ne plus ressembler à personne pour ressembler à tout le monde
Posted in : Chirurgie esthétique en Tunisie on by : Rédaction
La peur du vide
Ils appellent leurs enfants Merdive, Berk ou Marie-Mercredi et pensent se démarquer des autres parents. Mais on connait l’histoire, à force de se croire original, on finit par être ordinaire.
Il en va du choix du prénom de ses enfants comme de son look ou de son physique. Nous avons tous envie de nous distinguer mais les grandes différences nous font peur, nous font craindre de rester seuls.
Cette peur du vide est bien une peur paradoxale de la modernité où l’individualisme n’empêche pas de vivre coller aux réseaux sociaux toute la journée ou de faire d’une imperfection du nez ou du regard un motif de mal-être à régler le plus rapidement possible.
L’égalité des formes
La chirurgie esthétique est bien un des lieux où s’exprime le plus ce paradoxe. Qui dans nos sociétés modernes vit avec sérénité le fait d’avoir les oreilles décollées, le nez tordu ou des creusements d’acné sur le visage ?
C’est pourtant bien la une marque de différence. Mais qui pourrait se satisfaire de dire que son enfant est magique parce qu’il a les oreilles de Dumbo. Quel employé, quelle directrice peuvent s’honorer d’avoir un gros nez ?
Ce que dit la chirurgie esthétique à ces gens-là, c’est qu’en face de la pression implicite qu’ils ressentent et qui en font des personnes à part, il y a le choix de la conformité. Ce choix s’appuie sur des techniques, un programme, des interlocuteurs, des lieux d’accueil significatifs qu’on appelle des cliniques esthétiques et bien entendu un échange commercial.
Payer pour redevenir comme les autres, c’est adhérer à la puissance au carré à la volonté de se conformer. A l’instar du patient qui consulte un psychanalyste et dont le paiement de la séance est un des facteurs du traitement et de la guérison attendue, le geste de payer un chirurgien indique qu’on a totalement consenti à sa propre volonté de revenir dans le giron des gens qui ressemblent à tout le monde.
Les jeunes rejoignent les vieux
Le site Pourquoi Docteur indiquait récemment que le nombre d’américaines âgées de 19 à 34 ans ayant eu recours à des injections de Botox avait augmenté de 41%.
Qu’est-ce à dire ? Tout bonnement que les jeunes, censés être les dépositaires d’une forme de rébellion à la conformité sont également séduits par des réflexes d’appropriation de réquisits sociaux.
Ceux par exemple qui nous disent que les rides d’expression c’est pas beau, que des sillons nasogéniens très creusés font peur ou que les cernes sous les paupières sont la preuve qu’on est out, pas fun et pas cool.
On est donc bien en face d’une dynamique globale(voyez le succès de la chirurgie esthétique partout dans le monde) qui vise à faire de l’humain, non pas l’apparition de la singularité mais le similaire de son voisin. Les Coréennes veulent avoir les yeux des Européennes, les blacks ne supportent plus leurs nez et veulent profiter des prix bas de la Tunisie pour faire une rhinoplastie ethnique et les jeunes Européennes sont fans des bras de Michelle Obama.
Du coup, on se demande bien pourquoi la peur de l’étranger, le racisme continuent d’exister. Si le mouvement de l’humanité est un mouvement vers des formes de physiques identiques, pourquoi continuer à ne pas aimer les autres parce qu’ils sont différents ? Il suffit d’attendre, tout le monde bientôt ressemblera à tout le monde. Et l’idée que nous avons quelque part sur terre notre sosie sera complètement confirmée.